jeudi 13 janvier 2011

Un peu (beaucoup) de geekitude coursienne

On est geek ou on ne l'est pas.

Il y a quelque temps, la lecture d'un billet du blogue de Ewen, un coureur australien, a frappé mon imaginaire de mordu des chiffres. Dans le billet en question, Ewen mentionne qu'il calcule depuis plusieurs années le nombre de battements cardiaques moyen par kilomètre pour ses sorties de course. Tableau à l'appui, il nous montre que ce nombre, que nous appellerons N pour les besoins de la cause, est un bon indicateur de sa forme physique.

Il était évident qu'une telle affirmation allait piquer la curiosité du geek grand amateur de chiffres que je suis. Récemment, j'ai donc entrepris de calculer N pour certaines de mes sorties ou certains de mes intervalles afin de voir quel genre d'informations peut être tiré d'un tel calcul. Comme N est forcément plus élevé pour les parties de parcours montantes que sur un chemin plat (puisque notre vitesse est plus faible lorsque l'on monte une côte et notre fréquence cardiaque plus élevée; l'inverse s'applique bien entendu aux côtes descendantes), j'ai décidé de limiter pour l'instant mes calculs aux parcours plats. Voici donc quelques résultats préliminaires. Même si l'échantillonnage est petit, ils sont intéressants.

Le premier tableau montre la valeur de N pour les 2 courses de 10 km pour lesquelles j'ai les données de fréquence cardiaque du début à la fin.



Comme on peut le constater, N est plus bas d'environ 50 battements/km pour le 10 km du parc Lafontaine, course pendant laquelle j'ai battu mon record sur cette distance, que pour le Défi du printemps des YMCA, qui fut pour moi une très mauvaise course. Intéressant! J'aurais bien aimé comparer N pour les deux demi-marathons que j'ai courus en 2010, mais le parcours du Demi-marathon hypothermique est relativement plat, tandis que la première partie de celui du Demi-marathon des deux rives est très côteux. En plus, j'ai alterné la course et la marche dans les derniers km à Québec, ce qui fausse les données. Je dois donc me contenter de ces deux résultats pour l'instant.

Le deuxième tableau montre la valeur de N pour différents intervalles à des rythmes de courses divers. (J'appelle pour vrai un de mes trajets «boucle parc Machin» dans mon carnet d'entraînement. J'ai jusqu'à présent été trop paresseux et/ou indifférent pour aller voir le nom du petit parc en question sur une carte.)



Tout d'abord, il est intéressant de noter que N n'est pas plus élevé à mon rythme du 5 km qu'à celui du 10 km ou du demi-marathon (lignes 22 à 27). En fait, N semble même être plus bas au rythme 5-k qu'au rythme 10-k, et plus bas au 10-k qu'au DM. Ça n'a cependant pas été cas dans les 2 autres séances d'intervalles pour lesquelles j'ai fait les calculs. Je pense que mon état d'hypervigilance pendant les premiers intervalles (il y avait tout plein de coureurs sur la piste et en bordure, pas évident d'essayer d'anticiper les possibles changements de trajectoire de tout le monde) a fait augmenter ma fréquence cardiaque. Ce qu'on peut remarquer toutefois, c'est une augmentation de N à mesure que la séance avance et que la fatigue s'installe. Il suffit de comparer entre eux les 2 intervalles faits à un même rythme (5-k, 10-k ou DM) pour bien le voir.

On pourrait penser que le fait que les 3 derniers intervalles sont plus longs que les 3 premiers (6 tours vs 5) a pu influencer les résultats, puisque le coeur met environ 2 minutes pour atteindre sa fréquence maximale et que les intervalles sont relativement courts. On note cependant le même genre d'augmentation de N d'un intervalle DM à l'autre pour ma sortie de samedi dernier (lignes 30 à 32), alors que c'est le 2e intervalle qui était le moins long. Et que dire de l'énorme différence entre le début et la fin de cette sortie (lignes 29 et 33). J'étais vraiment crevé après le 3e intervalle DM et ça paraît dans les chiffres...

Bref, les résultats de mon titanesque échantillonnage de 2 courses vont dans le sens de ce que Ewen affirme: N semble être un bon indicateur de forme physique. On voit aussi que N augmente avec la fatigue pendant une séance donnée, ce qui est probablement le signe d'une dégradation de la foulée.

Je vais continuer de faire ce genre de calculs pour certaines de mes sorties, question de vérifier la progression de ma forme physique (baisse de N sur un parcours donné au fil des mois) et de mon endurance spécifique (N plus constant d'un intervalle à l'autre au cours d'une même séance).

2 commentaires:

  1. Intéressant ton article. C'est la première fois que je lis qqe chose comme ça.

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  2. Merci. C'est un sujet assez peu commun en effet. Une recherche Google ne retourne pas grand chose...

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